Une sale étude ? ou une étude sale ?
Publié par The Troll le 13 02 2018

Je viens de lire le dernier billet de Marc Girard sur une série de papier levant un doute sur les perturbateurs endocriniens.

C'est là : http://www.rolandsimion.org/spip.php?article389&lang=fr la première partie du papier, la deuxième enfonce une porte que l'on connaissait déjà ouverte : les médicaments anti-cancéreux sont pour la majeure partie peu utiles et souvent néfastes. Mais super chèrs.

Pour la partie sur les perturbateurs endocriniens et trouble du comportement, ce spécialiste technico-reglementaire pourfend un manque sérieux d'une étude pourtant reprise par la presse à foison. En fait, de ce que j'ai compris, les chercheurs on établit un questionnaire, qu'il trouve simpliste sans critère pour déterminer la réponse. Ainsi : est-ce que votre enfant est attentif aux autres. Sans donner des critères précis permettant de cocher oui/non/plutôt oui/plutôt non. Et sur la partie recherche biologique, un chimiste affirme que c'est compliqué à doser et qu'on ne sait pas trop donc c'est de la merde.

C'est une remarque pas idiote. Il faut alors avant toute chose se poser la question de savoir qu'elle est le but de l'étude : est-ce que l'on veut quantifier précisément des comportements ou est-ce que l'on veut voir si on trouve une tendance. Certes l'objectif scientifique est de trouver une 'vérité' reproductible, mais peut être que la vérité reproductible n'était pas un critères de recherche dans ce cas, mais que l'on cherche juste un point de départ : la science c'est une observation, une conjecture (théorie) et des expériences. Peut être que cette étude est juste la recherche d'une observation. Que la presse ait embrayé sur le truc sans réfléchir, on pouvait s'y attendre, puisque c'est la presse. Et elle s'y est embrayée avec force et vitesse d'autant plus que ce n'est pas une étude qui prouve quoi que ce soit et qu'il n'y a pas un péril immédiat et directement identifié.

Parce qu'en général, lorsque la santé publique est menacée, la presse est subitement muette jusqu'à ce que ce ne soit plus possible de faire comme si. La dépakine en est un parfait exemple. Cela fait 30 ans que le labo sait, 20 ans que les autorités sanitaires, 10 ans que les patients le savent et c'est juste aujourd'hui que la presse en fait ses choux gras.

Tout cela pour dire que la presse n'est plus utile pour quoi que ce soit et que cette étude ne prouve pas grand chose, peut être (????) lève-t-elle une interrogation sur le bisphénol , doit-on rechercher un lien ? Pour juger de cette étude merdique, il demande à une "collègue" chimiste qui n'est pas inquiète que cette substance soit dans les produits médiaux, donc son regard ne me semble pas tout à fait neutre.

On touche à ce que l'on demande à la science, aux notions de principe de précaution (il y aurait d'ailleurs un billet intéressant et long à faire à ce propos - donc que personne ne lirait). Est-ce que l'on doit dans le doute s'abstenir ? "dans ce cas on serait encore dans les cavernes avec des bougies" pourfendent les adeptes de toujours plus en avant - "on aurait évité les soucis du distilbène" (perturbateur endocrinien) répondent ceux qui sont plus frileux à ces avancées.

Peut être que la vérité est entre les deux : des études sur un peu tout ce qui est nouveaux, de l'étude peu scientifique sur le comportement aux études chimiques très poussées. A ce propos comment donner des critères précis de discrimination de comportements alors que naturellement les individus sont comportementalement naturellement différents. Ainsi prenons un enfant qui est naturellement capable de dormir 12 heures toutes les nuits et avec une sieste de 2 heures en après midi. Est-ce que ce même enfant exposé à tel produit et qui ne dort plus que 10 heures tout confondu aurait des problèmes de sommeil ? si son voisin non exposé au produit dort lui aussi que 10 heures ? Est-ce que ce changement de comportement est un signe ? ben non parce que c'est individuel ? est-ce qu'une question aussi vague que est-ce que cela à réduit le sommeil de votre enfant posé à de nombreuses personnes permet de réfléchir à la question ? non parce que c'est trop vague. C'est pour cela que les scandales sanitaires arrivent, parce que les critères sont impossibles à cerner et qu'on ne s’aperçoit des soucis que lorsque les gens crèvent. Et comme les gens n'aiment pas voir leur proche crever, dans le doute, ils s'abstiennent. Parce qu'en l'état la science n'est pas capable de les protéger.

Flippant non ? la science n'est pas capable de nous protéger. Parce que la rigueur nécessaire à obtenir une vérité reproductible pure n'est pas techniquement et financièrement assez accessible. Et ceux qui doutent sont des obscurantistes !!!

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