La liberté du loup dans la bergerie.
Publié par The Troll le 06 01 2018

La liberté des uns s'arrête où commencent celle des autres. Si nous étions polis nous appellerions cela un truisme, mais sorti à tout bout de champ c'est juste une profonde connerie. Avant de pouvoir dire cela il faut être d'accord sur ce qu'est une liberté et ce qui empêche d'être libre. Intuitivement je dirais que vivre en société c'est faire des concessions sur sa liberté en échange d'autres contreparties.

Ainsi j'accepte qu'un policier dans la rue m'interpelle et contrôle mon identité EN ÉCHANGE de pouvoir circuler, librement et en sécurité. Le pouvoir que l'on donne au policier est une simple contrepartie au fait qu'il nous protège des agresseurs et qu'il ne s'en serve pas contre nous de manière abusive et autoritaire. La liberté du policier s'arrête dès lors que son action dépasse ses prérogatives. Si le policier passe sont temps à me harceler sans aucune raisons autre que son 'pouvoir', il opprime ma liberté à circuler librement et pacifiquement et perd de facto ce pouvoir qui lui a été donné par concession. Je ne sais pas si la violence est une solution, mais je peux comprendre que des jeunes de banlieue, perpétuellement contrôlés et humiliés par les forces de l'ordre, finissent par ne plus considérer les policiers comme un pouvoir juste et équitable et ne leur reconnaissent plus le droit d’empiéter sur leur liberté. Ainsi la liberté du policier DOIT s'arrêter où commence celle du jeune : circuler librement et pacifiquement. À partir du moment ou le policier sort de ce cadre, il n'est plus le représentant de l'état mais un ennemi (comme en temps de guerre) qu'il est légitime de combattre. Si demain des soldats d'un pays tiers venaient contraindre les gens à obéir à d'autres lois, tout le monde trouveraient normal de prendre les armes pour se battre. Mais si un policier fait fi des lois et joue au cowboy dans une cité, tout le monde détourne le regard et s'abreuve d'excuses toutes plus nulles les unes que les autres.

Dans un état de droit, ce policier devrait rendre des comptes à sa hiérarchie, hiérarchie qui devrait l'inciter très fortement à respecter les lois et la liberté des citoyens. Elle devrait le réprimer fortement dès qu'il sort du cadre de sa mission, car on ne le faisant pas, elle devient complice. En ne le faisant pas elle fait glisser l'état de droit vers le régime autoritaire de base des petits dictateurs. Est-ce que l'on est dans un état de droit lorsque des policiers peuvent tuer impunément des noirs dans la rue et continuer tranquillement à patrouiller ? Est-ce que l'on est dans un état de droit lorsque des policiers peuvent trafiquer des procès verbaux pour cacher leurs turpitudes en incriminant un simple citoyen et continuer à exercer ?

Ainsi parler de liberté revient rapidement à parler d'autorité. Parce que l'autorité est la garante du respect des libertés individuelles. C'est cette autorité qui à le pouvoir de faire juger les comportements attentatoires aux libertés. autorité et liberté, les 2 sœurs ennemies. Que se passe-t-il lorsqu'une autorité se sert du pouvoir déposé entre ses mains pour décider d'imposer de nouvelles règles qui ne font pas partie de celles librement acceptées ? Que ce passe-t-il lorsqu'une autorité imposent de nouvelles règles qui avantagent ses amis et vont à l'encontre des libertés individuelles ou du bien général ?

Il ne faut pas oublier que nous avons remis dans les mains de l'état le glaive et la balance de la justice EN ÉCHANGE que ce soit juste et équitable. Lorsque ce n'est plus le cas, lorsque certains sont toujours absous et d'autres toujours coupables indépendamment des faits, l'état perd de facto le droit au monopole de la justice et il est compréhensible, sinon équitable, que certains opprimés fassent justice eux même.

Que se passe-t-il lorsque le pouvoir est détenu par une personne ou par un groupe de personnes qui l'exercent sans contrôle, de façon autoritaire ?

Que se passe-t-il lorsqu'une personne s'arrange pour pouvoir exercer son pouvoir sans contrôle et décider seuls des lois à appliquer ?

politique ? - Mes combats - 3 commentaire(s)
commentaire(s)
Posté par smolski le 07 01 2018 à 08:12
"vivre en société c'est faire des concessions sur sa liberté en échange d'autres contreparties." Une personne libre ne cède rien de sa liberté, c'est antinomique. Lorsqu'une personne libre recontre une autre personne libre, le partage des libertés de chacune d'elle agrandi d'autant la sphère de leurs libertés respectives vers d'autres personnes libres. La liberté est un terreau où chaque individu croît (et croit) en lui-même sans empiéter sur personne. "l'autorité est la garante du respect des libertés individuelles" tu mets la charrue avant les bœufs, l'autorité ne s'exerce qu'envers soi, jamais contre autrui. Sinon, comme tu le développes ensuite, c'est du pouvoir. Ce n'est donc plus de la liberté qui se partage, c'est du conflit qui s'exécute au dépend du plus faible, du plus mal informé, du plus solitaire et donc plus solidaire, car nul humain ne peut survivre seul.
Posté par herve_02 le 10 01 2018 à 14:49

Tout dépend ce que l'on appelle liberté. Ce que l'on apprend en philosophie à l'école est une vision assez restrictive de la liberté : être en prison peut vouloir dire être libre.

De même lorsque tu affirmes que si 2 personnes libres se rencontrent leurs libertés s'élargissent. Moi je pense cela pour l'amour : tu peux 'aimer' plusieurs personne et donc la monogamie comme modèle social est une hérésie. En terme de liberté lorsque tu es avec un autre personne tu restreins ce que tu a l’habitude de faire si tu sens que cela va la gêner.

Bien entendu tu peux te dire que c'est être libre, que tu le fait librement. De la même manière que dans un état totalitaire tu peux librement décider de fermer ta gueule. Mais est-ce de la liberté ou une contorsion ? Bonne question

Posté par smolski le 10 01 2018 à 16:20
« 2 personnes libres se rencontrent leurs libertés s'élargissent » l'apport de l'expérience de chacune est un enrichissement commun qui perdure même après séparation. Je parle de la transmission et l'agrandissement du savoir qui ne se fait jamais d'une manière isolée. Que ce soit une relation amicale ou sexuelle, une opposition de genre (femme & homme), un conflit... Toute relation est source d'enrichissement mis en commun.« tu peux te dire que c'est être libre, que tu le fais librement » La liberté est ce que tu es, pas ce que tu fais de cette liberté et encore moins ce qu'en font les autres... Le fait dépend des circonstances et porte son propre jugement, c'est ce que n'admet pas la justice sociale instituée qui est là pour surveiller et punir, rien d'autre, comme l'a montré Michel Foucault.Une société libre est une société qui n'évite pas la difficulté de vivre ensemble mais qui vise à ce que chaque individu s'épanouisse par lui-même, il n'y a qu'ainsi que tous s'épanouiront de même. On le voit avec les enfants, plus tu leur permets de s'exprimer, plus ils te retournent l'image de ta propre liberté.
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