Lorsque nous sommes face à nous même
Publié par The Troll le 15 04 2020

Je disais hier (ou avant-hier, je ne sais plus) que cette crise nous met face à nous même. Je vais prendre un exemple intéressant. Un exemple même que je trouve assez parlant. Pourquoi parlant ? parce qu’il vient d’une personne que j’apprécie (même si je ne le connais que via les articles de son blog, et même s’il est médecin (mais très proche, ceci expliquant plutôt cela, de la retraite). parce que cela semble être une personne assez humaine. Une personne en contact avec l’humain tout au long de ses journées professionnelles et surtout face à l’humain en proie avec ses faiblesses (on ne va pas chez le médecin pour faire un tarot, une belote, un bridge ou un 421) ainsi il devrait être le premier à avoir intégré cela. Il doit faire partie de la toute petite population médicale que je connais qui ne rend pas les gens entièrement responsables de ce qu’ils sont ou de ce qu’ils ont, sachant bien qu’il y a des critères externes, des déterminismes sociaux ou familiaux qui poussent d’un côté ou de l’autre. Donc quelqu’un de plutôt bien.

Mais il raconte une sortie de chez lui pour aller faire des courses c’est assez surprenant. Autant Pr Raoult disait qu’il voyait, devant l’IHU des gens qui faisait ce qu’ils croyaient bien, dans le calme, en attendant patiemment leur tour, lui ce gentil docteur nous a fait un condensé de ce qui n’allait pas. 5 personnes dans la queue et 2 trop proches les uns des autres, parlons de ces 2 là et pas des 3 autres. Un personne achète des trucs pour une vieille et lui posera devant chez elle : c’est le fait qu’elle le dise à tout le monde qui est dérageant (et elle le fais sciemment pour qu’on la félicite n’est-ce pas ? ou juste pour dire quelque chose ?) [moi je trouve que c’est une bonne chose : on apprend par mimétisme, et si une des 4 autres personnes de la queue trouve que c’est une bonne idée et le fait à son tour, c’est plutôt une bonne chose]. Parfois il y a ce petit ton que l’on peut trouver méprisant, mais c’est peut être indépendant de sa volonté.

Ainsi cela lui semblerait normal de voir des centaines de petits robots, appliquant parfaitement la plus ou moins ‹règle› plus ou moins édictée par des plus ou moins autorités, il renvoie sur stop-postillons.fr, un site hébergé chez ovh par 4 médecins, un wordpress avec les google fonts qui promeut le port du masque (on dit EAP). D’ailleurs je pense que la vieille bonne pour l’Ehpad doit avoir le feed rss sur son iphone dernier modèle. [pour raconter ma vie, je ne suis sorti que 2 fois depuis le confinement) et j’avais fabriqué mon masque avec ce que j’avais à disposition : un truc molletonné avec des nounours, trop classe. Pas besoin de le stériliser, car il reste en jachère au moins 1 semaine entre 2 utilisations (plutôt 3 d’ailleurs)] donc je ne raconte pas qu’il ne faut pas mettre de masque, juste que le principal responsable de cet état, c’est l’état. La dissonance cognitive est directement implantée dans la tête des gens : il faut rester confiné mais aller travailler, il faut mettre des masques, mais il est interdit d’en vendre, on peut prendre le métro bondé, mais pas aller seul en foret ou sur la plage, on peut aller dans les supermarchés mais pas aux messes en skype. À marseilles ils traitent les gens et ont peu de morts, mais il est urgent d’attendre et piquer les vieux au rivotril dans les Ehpad parce qu’il n’y a pas assez de place en réa. Ces vieux piqués, ils meurent scientifiquement : l’honneur de la médecine est sauve.

Maintenant, posé cela j’aimerais voir la suite des commentaires sur son billet pour voir ce qui va advenir (mais il y a peu de commentaires en ce moment) si les commentaires vont accentuer ces dénonciations, ou certains vont relativiser, et je ne commenterais pas pour ne pas fausser l’expérience. Face à nous même, que devenons-nous. De cette réponse dépendra l’avenir de l’humain.

Vous pouvez aller lire ce billet là : http://docteurdu16.blogspot.com/2020/04/billet-dhumeur-purulente-au-temps-du.html

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